Selon les données de l’Enquête Démographique et de Santé (EDS 2010), au Burkina Faso, l’excision est une pratique traditionnelle très répandue car, 76% des femmes âgées de 15 à 49 ans ont subi une mutilation génitale. Cette pratique a lieu généralement au cours des premières années de vie. En effet, plus de 60% des femmes déclarent avoir été excisées avant l’âge de cinq ans. La majorité des interventions sont réalisées par des exciseuses. La prévalence moyenne varie de 58% à 90% selon les groupes ethniques, le niveau d’instruction et les zones géographiques, avec des taux plus élevés dans les régions du Centre-Est (90%), des Hauts-Bassins (88,2%), du Nord (87,7%), du Plateau-Central (87,7%) et du Centre-Nord (86,8%). Même si les autorités se sont engagées à éliminer totalement l’excision au Burkina Faso en 2030, le peu d’informations existantes sur la réparation des séquelles, les doutes sur la sexualité, la peur et l’ignorance sont un frein à l’atteinte de cet objectif fixé. De nos jours, les jeunes, à qui le flambeau a été remis, constitue la part importante pour être une génération barrière et un imperméable à la pratique néfaste.
En Afrique et dans le monde, plus de 200 millions de survivantes vivent chaque jour avec ce traumatisme, sans pour autant que des informations pour les aider à s’épanouir ne sois disponible. Au Burkina Faso, et dans plusieurs pays du Sahel, ces insuffisances d’informations ralentissent le travail fourni pour les acteurs impliqués dans la lutte pour l’abandon des MGF.
C’est pourquoi nous nous sommes données pour mission de disponibiliser les informations, toutes les informations fiables, de connecter ensemble les survivantes et de lever toutes ses inquiétudes concernant leur vie après les coups tranchants des lames.
Nous sommes conscients qu’il s’agit là d’une étape importante pour arriver où nous prévoyons, c’est-à-dire, libérer les paroles des survivantes et leur permettre de raconter leur histoire, qui peuvent sembler pareilles, mais sont tellement différentes d’une personne à une autre, d’une culture à une autre, d’une communauté à une autre.
Vivre avec l’Excision est une plateforme digitale de connexion entre les survivantes des MGF, de partage d’informations sur la vie après l’excision. Elle a été conçue et pensée pour permettre aux survivantes, à leurs proches d’avoir une vie épanouie, de s’informer, d’être accompagner pour la réparation des séquelles de l’excision